À propos d’Hannah

Après des études en Histoire de l’Art en Bretagne, je me suis orientée vers les métiers de la Céramique. J’ai d’abord effectué un apprentissage de deux ans en modèles et moules, suivit d’un apprentissage de tournage en série dans un atelier de Terres Vernissées à Aubagne. C’est à ma troisième année d’apprentissage que j’ai eu cette révélation : je voulais faire de cette passion mon métier, ne me voyant faite plus que pour ça. De cette rencontre avec la céramique, est venue ma vocation.

De là, sûre de cette certitude, tout a découlé, un choix professionnel mais aussi de vie. Après mes apprentissages, j’ai été salariée, vivant au rythme de cet atelier que je connaissais si bien, puisqu’il m’avait formée. Puis désireuse d’apprendre de nouvelles techniques, de voyager, et de faire de nouvelles rencontres, de me trouver en tant que potière, je suis partie en formation jeune créateur à la Maison de la Céramique de Dieulefit. J’y ai entrepris un voyage personnel, une rencontre avec moi même, me nourrissant des connaissances qui étaient mises à notre disposition.

Au gré de mes envies, de mes recherches j’ai donc traversé la France en quête de ces nouvelles connaissances, faisant de chaque halte, le bonheur des ces rencontre subtiles et humaines pleines de générosité et d’humanité : ces potiers et potières passionnés par leur métiers, possédant une réelle envie de transmettre ce goût, cette richesse, ses savoir-faire, de cette matière qu’est la céramique, si unique en même temps multiple.

Au découlé, menée par la terre et le feu, je me suis orientée vers une vaisselle de grès émaillée, cuite en réduction et de petites collections éphémères de grès ou de porcelaine basées sur les effets de textures et de flammes.

Après un an et demi de salariat, je me suis installée en début d’année 2019, au pied du Garlaban à Aubagne, pour suivre mon chemin, guidée par les vibrations de la terre.

Hannah ANDRE

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S’imposent un jour, une rencontre, une sensation, une énergie pressante où l’art de prendre son temps, le besoin de s’ancrer, de s’exprimer, de transmettre sans mots, le désir d’une matière, d’être libre, là, où l’impossible n’existe plus.

Dès lors, rechercher de la douceur, la donner, renouer avec ses racines, avec la nature, avec l’essence même de la vie, sans ornement, et tout simplement avec l’Etre, par un regard, un toucher, une caresse, une sensation…

S’instaure un rythme; celui des doigts qui galopent dans l’urgence, puis se suspendent,  qui reprennent leur travail, consciencieux, doux, qui cherchent la forme, qui grattent, qui polissent, qui accumulent et collent.

Et si on prenait le temps de s’adonner à la délicatesse, au rêve?

Dès lors, retrouver l’odeur du sous bois, de l’asphalte chaud, mouillé par une pluie salvatrice; reconquérir le regard perdu vers cet horizon que l’on ne connait pas, la brume impénétrable ; effleurer l’immensité de l’océan, le vent dans les feuilles, la douceur de la neige qui tombe sur la peau, la caresse du soleil, nos pieds nus ressentant chaque brin d’herbe, chaque grain de sable et de terre.

Cette Terre qui nous ancre, qui nous dit qui nous sommes dans nos yeux émerveillés d’enfant.

Notre curiosité cherche, au plus lointain de nous, ce qui nous touche. Dès lors, rentrer dans l’intime et y prendre place; une pause pour le retour à notre mémoire ancestrale, à l’essentiel : la terre, le bois, le feu, l’air ; faire naitre l’existence.

Que disparaissent les barrières de l’impossible! Que vienne le possible : chercher, rechercher, construire pas à pas pour créer un tout ; un mouvement, organique et vivant. Une énergie vitale s’impose enfin.

Hannah ANDRE

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